Troisième partie du projet Symbiose en résidence artistique à Bélézy, en PACA.
Peintures et shootings s’additionnent…
Les jours où le vent est omniprésent nuisent un peu aux sessions artistiques. Je travaille alors sur d’autres projets, ayant toujours mon PC portable à mes côtés. Dès que les choses reviennent à la normale, les sessions s’enchaînent. Une sorte de petite routine quotidienne s’associe à une variété d’expériences, toujours renouvelée.
Je dessine plus efficacement qu’avant, ai acquis une meilleure maîtrise. Pour l’appareil photo je galère un peu, teste, étudie et vais à la pêche aux infos. Les photographes Jérôme, Philippe, Jean-Marc, m’aident à distance. Une fois de plus je ne suis pas totalement satisfait des résultats. Trop pixellisé ! Pas de doute, il faudra que j’achète encore mieux. En fait, l’achat à venir d’un appareil professionnel sera sans doute indispensable, et tant pis pour la grosse dépense.
Côté spots, il va falloir innover. De nombreux lieux ont été exploités en 2024 et il ne faut pas trop qu’il y ait redite. J’explore les confins de Bélézy ! Petit recoin de la ferme, derrière le tir à l’arc, sur la statue… De nouveaux territoires photographiques s’ajoutent. Les journées passent d’autant plus rapidement qu’étant sur une grosse relecture-réécriture de texte, je me lève tôt chaque matin pour passer de 3 à 4 H sur mon PC portable, qui fatigue mais tient le coup. Les journées se remplissent vite et bien.

« Bélézy c’était mieux avant »
Au cours de mes discussions avec les Bélézyens, je comprends un peu mieux quelques nostalgiques. Bien sûr le domaine change, évolue, et c’est bien logique. Mais il est vrai que les activités sont bien moins nombreuses qu’autrefois. Les ateliers, vadrouilles, rencontres organisées, jeux, se réduisent. Les évènements (jeux de piscine, concours, jeux en bois…) restent très appréciés mais sont toujours un peu les mêmes.
Ceci semble dû, entre autres, aux donneurs d’ateliers qui doivent désormais avoir un statut et une rémunération. Les arrangements, services contre avantages et compromis seraient déjà d’un autre temps, nouvelles lois oblige. Plusieurs habitués regrettent également une forme de repli sur soi et d’individualisme. Le juilletiste ou aoutien d’aujourd’hui souhaitant plus de confort, il aime rester à son mobil-home et se déplace moins.
(Nota Bene : A force, Aubryan me signale que moi aussi je me mets à critiquer un peu tout, à tout-va. Mince ! Je suis une vraie éponge).
Conservatisme…
Certes… sans doute !
Cependant, le domaine d’aujourd’hui résulte aussi des actions d’hier. C’est comme partout ! La société actuelle est le produit des graines qu’ont semé les générations passées. Ainsi, j’observe en ce lieu un communautarisme assez marqué, chez de nombreuses personnes… surtout les habitués.

…Aux indiens, une bonne partie de l’équipe nous ignore assez ostensiblement, tout en enchaînant entre eux les repas communs et rigolades. Il y a comme trois « clans », qui se croisent sans vraiment se fréquenter.
…A côté des platanes, la plupart des boulistes ignorent royalement le stand, mais ignorent aussi à peu près toutes les personnes n’étant pas de leur bande.
…Idem pour les jeunes (qui apparaissent tard le soir), et d’autres groupes de vieux copains, jeunes ou pas, venant depuis leur naissance.
(Nota Bene : Le matin, installé à la terrasse du Mas, un « vieux de la vieille » s’installe parfois non loin de moi, sans un mot. Je ne fais pas partie de son univers, il tolère ma présence sur SON territoire, accepte de discuter de sujets qui le concernent lui si c’est sur mon initiative, ne pose aucune question me concernant. Soudain, un jeune qu’il connaît depuis toujours arrive, là tout change, son regard s’illumine, il échange, rigole avec lui, partage, j’en deviens encore plus invisible… Un exemple très typique. L’homme me dit regretter que Bélézy ait tant changé, aujourd’hui il s’y ennuie un peu, ça bouge tellement moins. Eh oui… mais n’est-ce pas ces comportements qui ont entraîné cela ?).
Etrange vision de gens à la fois très ouverts… et peu ouverts.
Cette sensation m’est confirmée par J., un jeune venu seul, découvrant Bélézy pour la première fois, fébrile de rencontres et de partages. Venant un peu en repérage, car faisant partie d’un groupe jeunes recherchant de prochains séjours où se réunir. Il repartira déçu, ayant subi de plein fouet ce communautarisme acceptant difficilement les nouvelles têtes.
Là encore, paradoxe ! Car en contrepartie j’échange avec vraiment pas mal de monde. Mais… qu’en aurait-il été sans le cadre du projet Symbiose ? Je vis moi-même, de fait, dans une autre dimension. Depuis l’ouverture de ce site en 2015 (10 ans !), je n’ai jamais séjourné que gratuitement, en tout domaine naturiste, que par le biais de ces résidences artistiques.

Expériences artistiques et rencontres
Pour en revenir à l’art, les évènements s’enchaînent avec naturel. Les jours plus calmes, j’en profite pour poursuivre mes travaux d’écriture, envoyer les photos aux modèles, tester l’appareil… Je fais mon sport, m’impose 20 minutes de sauna quotidien + douche froide, quelques longueurs de piscine…
(Grand air, sauna, eau, nature… une combinaison pour être en bonne santé ? Mes migraines, courantes en ville, deviennent ici quasi inexistantes).
Les jours plus intenses, je mets le paquet sur les body-paintings. Bien sûr, les shootings s’alternent avec de petits dessins sans photos, juste pour faire plaisir, généralement pour des enfants. Un début de petite mode se crée : des enfants m’imitent et se mettent à se dessiner régulièrement les uns sur les autres. Très amusant… et plutôt flatteur !
Je donne parfois un petit coup de main aux 2 clubs enfants, à l’occasion de quelques dessins sur corps, de la kermesse (j’y anime quelques-uns de mes « défis qui rendent fous ») et de petits tours de magie. Le Royaume (club des 6-12 ans) est parfois un peu débordé… Jusqu’à 30 ou 40 enfants à gérer ! Dont une bonne partie ne parle pas français ! Ouch… Je vote pour une augmentation de l’équipe, et en salaires et en nombre de personnes.
A suivre…