Avant de critiquer un peu, je vais débuter par du positif.
Ma lecture de ce livre avance, « Vivre Nu » est plaisant. Pour une fois on ne s’arrête pas aux éternels poncifs sur le naturisme (et que c’est naturel, et que c’est sain, et qu’on fait corps avec la nature et bla bla bla…) mais on découvre un vrai témoignage détaillé, construit. C’est donc une réflexion vraiment intéressante, qu’on peut commander ici, en version papier ou eBook.
(Ceci dit attention, ci-après débute mon droit de réponse 🙂 )
Mais toujours est-il que…
Je ne crois pas réellement aux autobiographies. Ou plutôt je n’y crois plus, depuis bien longtemps. Pas dans le sens où je ne sais les apprécier. Ni celui où ce genre ne mériterait d’être lu. Bien au contraire ! J’aime les témoignages de vie, et comme Maurice j’estime que l’extraordinaire se trouve dans l’ordinaire. Si je vous recommande « Vivre Nu » ce n’est pas pour rien.
L’exercice de l’autobio est devenu si fréquent ! De nos jours, qui n’a jamais conté l’histoire de sa vie a raté sa vie.
(Je plaisante…).
Mais précisément, est-il question de raconter… ou de conter ?
Pourquoi ai-je si peu de foi envers les autobios ?
Ma raison première : en tant qu’auteur(*), je sais que trop de choses supplantent la vérité au cours d’une telle écriture.
On tord les faits par amour de l’art ! Une belle phrase, un coup de théâtre, une rencontre impromptue, un rythme, une anecdote surprenante venant appuyer un discours…
– * j’écris une à deux heures par jour, édite des ebooks… –
Mais aussi des éléments plus prosaïques. Un nombre de pages à respecter par chapitre, une exigence de l’éditeur, une image à donner au public…
C’est tout à fait compréhensible, et je tiens d’ailleurs à le signaler clairement : cet article n’est PAS à charge. Ce n’est en rien un reproche.
(Ni un clash, ni un drama, ni un putaclic comme on dit dans nos campagnes).
Lorsqu’on est censé décrire la réalité, détailler des faits, l’amour du verbe est trop fort, le message à faire passer doit être clair. Au détriment du reste.
Ou presque.
Pas d’emballement, le Projet Symbiose y apparaît de façon très succincte. En voici la première part. J’y suis évoqué, et en même temps y suis mélangé avec quelqu’un d’autre.
(Nota Bene : ce n’est pas à lire par un public mineur, pour peu qu’il y en ait un sur ce site.).

Le second extrait, ne concernant déjà plus le body-painting :




(On me dira, ces quelques lignes sont si minces, tu en fais beaucoup pour bien peu. Je suis ainsi !).
Le jour où j’ai réalisé ce body-painting, j’étais peu avant à l’Héliotel, où un couple est passé. Oui, la description de la femme est véridique ! Nous étions en compagnie de deux libertins. La modèle me demande un dessin figuratif, ce que je ne fais habituellement jamais, cela ne surprendra pas les fidèles de ce site. Nous nous fixons sur une figure stylisée dont je devrais parvenir à bout.
Après tout, le Projet Symbiose se doit d’être inclusif, et c’est toujours une nouvelle expérience. Et puis ma foi, je suis curieux de voir si je saurai réaliser ce qu’elle souhaite.
Sur ce séjour, je suis en compagnie d’un chanteur-photographe, qui la plupart des soirs donnait de petits concerts sur place. Et en journée, entre autres, prenait les photos des modèles body-paintés. Il a du reste photographié notre libertine au scorpion fessier, avec son homme.
C’est une des seules, voire la seule peinture sur corps qui se fera sur la plage au lieu de l’Héliotel. Je ne sais même plus pourquoi, pour des questions de timing me semble-t-il.
(Je n’ai conservé qu’une seule photo… Le côté érotique de leur couple ressort trop sur les autres, ce n’est pas l’image que je souhaite donner à la démarche. Ni celle que vous voudriez voir à mon avis).

Je trouve que je m’en suis assez bien sorti… Ça reste totalement différent de ce que j’aime faire, mais ça leur a fait plaisir !
A la plage donc, Margaux me voyant faire finit par venir me parler, on échange un brin. Elle se montre intéressée par la démarche. Chouette !
On prend rendez-vous pour une séance de body-painting/shooting, j’en suis enchanté. La fille est jeune, fine, fort jolie de corps et de visage. Il va sans dire que ce sera d’autant plus un plaisir de la body-painter.
In fine, la modèle devra avancer sur un mémoire ou un partiel (ou autre ?), le temps presse trop pour elle, elle annulera le RDV. Un peu déçu… Ce n’est pas grave !
Rapide petit debunking…
- Le guitariste-photographe et moi sommes DEUX individus. L’autrice nous a pris tous les deux et nous a fusionné pour n’évoquer qu’une seule personne. – Je ne suis pas un blond trentenaire, ne joue pas de guitare.
- Le vieux monsieur qui détenait un petit terrain sur l’Île-du-Levant hébergeait le chanteur et accueillait les petits concerts nocturnes. Très âgé, il n’avait plus forcément toute sa tête tout le temps, et racontait un peu des semi-vérités en tout sens. C’est juste ! Mais… En aucun cas il ne se baladait partout à poil en brandissant le « numéro de Mitterand ». Je suis d’ailleurs surpris que cet homme soit évoqué en ces termes : « la bite à l’air et une chemise large sur les épaules ». L’Île du Levant est naturiste, en principe on peut y être nu sans se voir attribuer de termes rabaissants. La bienveillance de la plume ne me semble pas toujours évidente… Ni avec lui, ni avec le chanteur (« drogué » ???), ni avec la jeune fille qui dansait (une nudité qui « afflige » ???).
- Le Projet Symbiose me semble être une démarche saine, éthique, parfaitement naturiste, qui a très largement fait ses preuves. Bien entendu, qu’on peut apprécier ou non, ça c’est une autre histoire.
(Ironie du sort, les body-paintings/shooting ont eu lieu il y a peu à… Bélézy, lieu de prédilection de l’autrice).
- J’explique le concept à toute nouvelle personne rencontrée qui s’y intéresse. En des termes simples, clairs, et pas prétentieux. Autant, rien ne me scandalise dans « Vivre Nu », que je trouve intéressant et dont je conseille la lecture. Autant, il me conforte dans mon incrédulité face aux autobiographies. Aussi et surtout, un état des lieux plus pertinent eut été le bienvenu. La présence du Projet Symbiose ? Belle occasion loupée de parler d’art lié au naturisme, au lieu d’une libertine dotée d’un plug anal. Tout de même il y avait autre chose à dire… Il y avait mieux à écrire…
Ceci étant ! Ce que je reconnais sans peine :
A chacun, chacune, son ressenti. L’Île-du-Levant est, il est vrai, un lieu très particulier. C’est pour cela que les gens y vont, et réservent jusqu’à un an à l’avance. Mes expériences n’y ont pas été négatives. Je ne suis pas sûr non plus d’y retourner. La colère de Mickaël me semble un peu exagérée… Je peux toutefois la comprendre en partie.
Quoi qu’il en soit, de mon côté c’est sans rancœur et sans rancune.