Euronat 2022 – Récit de séjour 3/5 – Clichés sur la plage et en forêt

De la vadrouille à tout-va

Ici, la plupart des activités proposées le sont par d’autres bénévoles, donnant un peu de leur temps en échange d’un emplacement gratuit. Comme moi… De fait, l’univers proposé est riche. J’essaie de tout : d’ici la fin du mois, je testerai plus d’une douzaine d’activités. Boomerang / pétéka / méditation / yoga / danse / tir à l’arc / djembé… Plus régulièrement du ping-pong, et bien entendu piscine et plage.

Nu et dans la nature, les journées caniculaires restent acceptables. N’ayant pas eu le temps de charger ma peau en mélanine en juin, il faut gérer le tout sans cuire… Je m’étonne de voir tant de mouflets, même par trente-cinq degrés avec le soleil au zénith, rester dans les piscines découvertes, là où je reste prudemment dans la couverte. Outre les ablutions, les animations sont très sympas. Je prends plaisir à peindre mon boomerang, améliorer mon service au tennis de table… Je sociabilise autant pendant mon atelier personnel qu’en dehors.

Un naturisme moderne

L’ensemble du lieu est très « clothing optional » : il est vrai qu’on rencontre pas mal de gens habillés, un peu partout… même sur la plage ! La seule zone où le naturisme est vraiment obligatoire est la piscine. Il me semble que certaines personnes restent vêtues du début à la fin de leurs vacances, surtout des ados et jeunes qui ne viennent plus que pour les amis d’enfance. A contrario, il arrive aussi de croiser des vacanciers nus à tout heure et en tout lieu, indépendamment de l’âge et du sexe. Comprenant ceci dit une majorité d’hommes seuls.

(Le paragraphe précédent résume l’éternel débat faisant « rage » dans le milieu depuis des années !).

Pour en revenir à mon atelier, un à deux body-paintings et shootings se font chaque jour. (je ne compte pas les petits dessins qu’on me demande en passant). Surtout, plus que de quantité, je suis en recherche de qualité. Et les premiers résultats sont vraiment positifs !

D’une part, les spots sont à couper le souffle : je repère plusieurs coins de forêt avec des arbres alambiqués, enchevêtrés les uns sur les autres. Et aussi de beaux coins de plage. Cette fois j’assure chaque body-painting ET chaque shooting : il est temps que je mette enfin mes idées en place jusqu’au bout.

D’un travail artistique solitaire… à un binôme imprévu

Contre toute attente, un photographe se greffe au projet. René, photographe professionnel berlinois, me propose humblement et fort aimablement son aide. Je suis d’abord sceptique. J’hésite beaucoup… Ne va-t-il pas vouloir imposer ses points de vue, là où je cherche à moi imposer mon regard ? N’allons-nous pas nous télescoper ? Qui plus est, je dois lui faire comprendre tout ceci en anglais… Ouch ! Pour les échanges classiques aucun souci, dès qu’une conversation devient plus subtile ça se complique.

Un certain nombre d’éléments attirant tout de même ma confiance (bel univers photographique, pas intrusif, en vacances avec sa copine…), je décide de tenter le coup. Certes j’ai mon appareil et comptais profiter du séjour pour travailler ma technique. Mais comme on dit, l’occasion fait le larron. Je ne regrette pas : René est à mon écoute et me laisse chercher les spots puis conseiller les modèles sans discuter. On échange, l’entente est bonne. Les résultats des clichés me plaisent de plus en plus.

Dans l’élan de la créativité

La seule chose qui me fait cesser un shooting est lorsque je sens que le modèle fatigue. J’ai beau surveiller ce point, répéter à chacun qu’il n’y a aucun souci, qu’on peut arrêter dès qu’il le souhaite… les gens n’osent pas toujours. C’est parfois frustrant mais c’est pourtant indispensable : si chaque parti ne conserve pas un bon souvenir de l’expérience, le concept de Symbiose n’est pas respecté.

Deuxième semaine : peinture, photo, nudité… et puis soudain

Chaque nouvelle journée est bien remplie et somme toute assez singulière. Je rencontre des visiteurs de ce site Internet, des gens avec qui j’étais déjà en contact, d’anciennes connaissances… je découvre de nouvelles têtes. Tout compte fait les modèles sont en nombre suffisant, sont intéressants et investis.

Mais on commence à me dire que plusieurs vacanciers sont en désaccord avec les shootings. Malgré tous les compliments et regards bienveillants, certaines réactions sont hostiles. Peu, certes, mais suffisantes pour semer le trouble. Peu après…

A suivre…

Dans la partie 4… ça se gâte !

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