Euronat 2022 – Récit de séjour 4/5 – Complications

Peu après ces premiers petits soucis, je commets l’erreur (réelle, certes, pas catastrophique non plus selon moi) de proposer à une famille ayant été body-paintée et shootée de signer la feuille d’autorisation le lendemain plutôt qu’aujourd’hui. Ne serait-ce que pour qu’elle profite directement de la plage au lieu de m’accompagner jusqu’au centre, à 2 km. Sur le moment, ma proposition est acceptée avec plaisir.

Petit quiproquo… pour gros couperet

Le lendemain matin, pour une raison que je ne comprendrai sans doute jamais, tout vire un peu au psycho-drame. On m’informe que le père s’inquiète de ne pas avoir signé hier, qu’il pourrait « aller plus loin » (?), et que faire signer la personne après son shooting plutôt qu’avant est « inacceptable ». Je tombe des nues, m’engage à faire signer désormais le modèle dès le début, tente de calmer une mer devenue orageuse sans crier gare.

Mon étonnement est d’autant plus grand que sur une bonne douzaine de séjours (grand minimum) jamais un seul vrai problème n’était survenu. Au niveau des shootings, de la feuille à signer etc., aucune incompréhension réelle n’avait jamais eu lieu. Surtout, faire signer AVANT un shooting m’est incompréhensible.

Une différence de regards…

A mes yeux, faire signer après est une garantie : tout participant ayant la moindre remontrance sur le shooting est ainsi libre de ne pas signer, ou bien d’indiquer des restrictions sur le papier. L’engagement à posteriori plutôt qu’à priori m’a toujours semblé évident, et a toujours été la façon de faire d’à peu près tous les photographes.

Qu’importe : la question ne se posera plus : in fine, les shootings nous sont désormais proscrits. Même si les choses se sont vite arrangées avec la famille concernée (surtout un petit malentendu lié à la barrière de la langue, je crois), la direction est refroidie. Je le suis assez également.

Troisième semaine : animation, arts, détente…

Allez, ne nous laissons pas abattre et reprenons le boulot !

Toutefois, le séjour est à présent plus orienté « développement personnel » que « body-painting ». Je me tiens aux deux heures quotidiennes (encore que je dépasse assez souvent), le reste du temps je me concentre sur les échanges, le sport, le soleil… Il semble qu’ici, la sécurité soit un thème sensible. Tout comme la photographie. A l’équipe de sécurité pro se joint une équipe de résidents bénévoles, gardant un œil sur les allées et venues.

Qui s’en plaindrait ? Dans un domaine si familial, ce ne peut être qu’une bonne chose. Pourtant, paradoxe : à pied ou à vélo, n’importe qui peut pénétrer les lieux sans contrôle, quelles que soient les intentions.

Nota Bene : Le soir, un filtre très particulier s’opère : à l’entrée de la plage principale, le pro de la sécu ne laisse sortir sur la plage que les vacanciers équipés de leur badge. Sur ce point, c’est un peu le monde à l’envers.

Vol de canadairs… et de photos

L’atelier se poursuit malgré l’ambiance tendue liée aux incendies. L’un d’eux se déclare à quelques kilomètres d’ici, au cours d’un body-painting ! Plus de peur que de mal, mais le soir une odeur de fumée flotte de l’entrée du camping jusqu’à la mer. Quelques jours après avoir vu voler les canadairs, un autre type de vol a lieu : une photo disparaît d’un panneau !

Au jour le jour, il faut constamment expliquer la nouvelle situation. Les participants s’étonnent que seuls eux, de leur côté et sous leur propre responsabilité, pourront prendre des clichés. Les rencontres restent agréables et les motifs sont plaisants à faire. La frustration reste présente…

Peu avant la fin du séjour, un second vol de photo a lieu. Une nouvelle fois, le fautif s’est carrément acharné avec un couteau afin de trancher dans le scotch, quitte à abîmer le liège du panneau.

Monétairement ce n’est pas conséquent, c’est surtout le principe qui m’irrite. C’était déjà survenu une fois par le passé, à Héliomonde. Heureusement ce n’est là que le reflet d’une infime minorité (ici en l’occurrence, sans doute une seule personne sur 10.000).

Eclaboussures peinturlurées (tout habillé sous la douche !?!)

Un petit événement rend l’atmosphère plus légère : mon animation body-painting donnée au club enfants, pour la section des 10-13 ans. Au menu, pinceaux, eau et bouteilles de peinture. Bien entendu le concept est radicalement différent : les enfants se bodypaintent eux-mêmes, entre eux, en suivant mes consignes loufoques. Telle équipe doit chercher le meilleur mélange pour se faire en bleu, telle autre doit créer du mauve…

Puis, tout le monde doit se transformer en rose. Ainsi que différents jeux où on se dessine sur le corps, on se chasse pour s’arroser…

Bien entendu c’est en plein air, il y en a partout, certains se recouvrent joyeusement de la tête aux pieds. Elément inattendu : je pensais qu’en milieu naturiste, surtout pour une telle activité, les « habillés » réuniraient tous leurs vêtements dans un coin avant de débuter. Or…

A suivre…

Dans la partie 5, vous comprendrez le titre de cet article… et assisterez à la fin du séjour

Une réflexion sur “Euronat 2022 – Récit de séjour 4/5 – Complications

  1. Je suis d’accord avec toi. Je ne vois pas l’intérêt de signer l’autorisation avant le shooting, à moins que ce ne soit pour donner l’autorisation de prendre des photos. Dans le cas de cette famille, le père a peut-être eu peur que les photos soient exploitées avant qu’il ne donne son accord ou signature?
    Enfin c’est dommage d’en arriver à ce que ce soit les familles ou proches qui fassent eux-mêmes les shootings, tu auras certainement moins de photos…mais la suspicion sur tout est dans l’air du temps. Bon courage pour la suite.

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