Levant 2020 – Récit de séjour – Un lieu singulier

Après quelques mois mouvementés, puis devant un été qui s’annonçait fort incertain, le projet Symbiose a enfin déniché un séjour artistique ! Ceci grâce à l’Héliotel, hôtel 3 étoiles qui a eu l’excellente idée de répondre à mon appel. Un grand merci aux boss Julie et Fred, ainsi qu’à toute l’équipe : Eddy, Soumaya, Camille, Aude, Seb, Didi, Alba et Kevin (ainsi qu’au tout petit Marcelin, gaffeur en chef très attendrissant).

Un stand sous les arbres, emplacement idéal et idyllique, de par la piscine de l’hôtel, la décoration et architecture très artistique, la magnifique vue de la terrasse, et je ne parle pas de la bière local « La Trop’ ». Un jardin à la végétation luxuriante y a été aménagé où l’on découvre de-ci de-là sculptures et photographies encadrées. La nuit un ciel magnifique étoilé s’offre à nous, à l’abri de la pollution lumineuse de la ville, où je n’ai pourtant compté pas plus de 4 étoiles filantes ! A peine une de plus que l’Héliotel, maigre butin…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les sessions se sont déroulées dans un domaine historique du naturisme, l’île du Levant. Une île au passé mouvementé et parfois tourmenté. Ancien bagne pour enfants, le domaine fut ensuite acquis par les docteurs Durville, pour un naturisme des années 30, à savoir un traitement médical complet (nudité certes mais aussi sport, soleil, hygiène et mœurs de vie, diététique…). Au fil du temps, la définition de cette pratique s’est étendue et distordue, tant et si bien qu’aujourd’hui en France, plusieurs visions s’affrontent. Les « purs et durs », les fêtards, les simples nudistes…

Globalement, au Levant comme ailleurs, on a tendance à préférer l’apéro au verre d’eau de source et la bronzette à l’exercice physique 🙂 On ne va pas se mentir non plus, même si lors de mes longs crapahutages sur l’île j’ai croisé, somme toute, pas mal de joggeurs et baigneurs. Surtout, je souris souvent en pensant à cette gymnité très codée comparée au mouvement en 2020.

Source : http://www.iledulevanthodie.fr/tag/durville/

Le lieu est exceptionnel, au sens premier du terme : vous ne verrez jamais rien de semblable ailleurs. Il s’agit officiellement d’un quartier de Hyères, avec un petit commissariat (2 policiers municipaux sur place), une poste, une chapelle avec des messes célébrées, une annexe de mairie… il fut un temps où on y trouvait même une petite école ! Quant aux cabines téléphoniques, ce sont désormais des arbres à livres.

Vaste par son nombre d’hectares, tout y est pourtant très « resserré », aucune allée ni place de grande envergure, ce qui occasionne un nombre important de petits recoins à explorer, de la civilisation à la nature la plus sauvage. En marchant et escaladant loin sur les côtés on tombe sur la zone militaire, à ses risques et périls… qui occupe au moins 90 % de l’île. En nageant loin du bord on peut rencontrer des méduses, ce qui n’est pas mieux que les militaires (ma peau s’en souvient). Mais tout en croisant surtout quantité de beaux poissons et de rochers somptueux.

Pour avoir vadrouillé et nagé chaque matin pendant au moins 2 ou 3 H, je ne suis même pas sûr d’avoir pu tout parcourir ! L’île est donc formidable, notamment, pour respirer du bel air marin et faire du sport. Messieurs Durville, j’espère avoir fait honneur à vos principes. Enfin, au moins en partie…

Au Levant, l’esprit de liberté et de tolérance mélange des populations très différentes, parfois presque « opposées ». Textiles, naturistes, couples hétéros libertins, couples gays, résidents à l’année, vacanciers en résidence secondaire, quelques familles… une fréquentation très éclectique, semblant se croiser ou se fréquenter plutôt en bonne intelligence. Toutefois, il arrive d’être mal à l’aise de profiter de l’eau et du soleil nu tant certains visiteurs restent facilement habillés. Je me souviens de cette pré-ado m’ayant dit qu’elle restait désormais toujours en maillot car elle était gênée par rapport aux copains-copines vêtus en permanence. Un souci qui se retrouve un peu partout… Il semble qu’en juillet l’ambiance n’y soit pas la même. Le plus curieux est que tout semble complet, et malgré tout on peut se balader sur pas mal de chemins sans croiser âme qui vive, ou peut s’en faut. De 13 à 16 H, le temps est si caniculaire que j’admire ceux qui s’exposent par un tel soleil de plomb.

Pour le plaisir, petite vue sur une expo d’artiste permanente à ciel ouvert !

A mes côtés se trouvait un excellent photographe que je tiens, là encore, à remercier grandement, mais qui tient pour l’instant à son anonymat. Il craint que son propre travail artistique se télescope avec le projet Symbiose dans l’esprit du public. Moi-même on me demande souvent si c’est moi qui prend les photos 🙂 Et quand on sait que j’ai réalisé certains shootings l’année dernière… les œuvres hybrides sont ainsi.

Quelques belles séances photos ont eu lieu, moins que d’habitude mais de très belles, menées avec brio et talent par notre photographe anonyme (le monde est petit… merci à ceux qui le connaissent de ne rien divulguer sur la toile). Les journées ont été variées, parfois très calmes en aspirants modèles, parfois très rythmées. Au total, de bien belles rencontres ! Le salut à DJ MasterBaFunk, Odile, Léonie, Manon, Maude, Benoit, Gaëtan, Bruno, Sophie, Héloïse et tous les autres qui se sont prêtés au jeu. Nous avons pu expérimenter les clichés dans les rochers, sur une terrasse, et même de nuit. Il me tarde de voir les résultats. Quant aux diffusions sur le blog, pour ceux qui nous en ont donné l’autorisation, il faudra être patient. Concernant l’atmosphère des soirées, du port, des nageurs etc. je vous laisse explorer par vous-même sur le net, ayant bien sûr respecté le droit à l’image des vacanciers.

Le coucher de soleil, chaque soir, était très apprécié. Sur cette photo se trouve une illusion d’optique : malgré les apparences, le soleil n’avait pas encore « touché » l’horizon !

 

Peu de déchets rencontrés, mais quelques-uns tout de même. Ici la récolte d’une marche, afin que la nature y soit encore plus préservée qu’avant mon passage.

Point important : j’ai beaucoup apprécié les dons pour la tirelire, qui ont largement couvert tous mes frais. Heureusement, car si j’avais compté sur ma proposition de dons via PayPal c’était pas gagné 🙂 J’ai hésité à montrer déjà quelques créations, mais… on va prendre le temps d’y réfléchir, trier, vérifier, peser ! Ça aussi, cela fait partie de l’aventure. Quant aux nombreux compliments reçus, ce sont autant de belles énergies pour préparer la rentrée. Les attentions ont été conséquentes et touchantes !

Bien sûr, je ne saurai vous présenter réellement l’île du Levant. C’est un ensemble complexe de passionnés passionnants, aux intérêts parfois communs, parfois divergents, à l’histoire changeante et à l’évolution permanente. Des touristes qui ne font que passer, des résidents vivant sur place 12 mois sur 12 (si!)… mais aussi, forcément, un domaine en mode post covid-19. Soit donc un certain nombre d’évènements annulés, empêchant sans doute de se faire une image vraiment fiable de l’endroit.

Artistiquement parlant, j’ai pu explorer des motifs que je n’avais encore jamais dessinés, et si je ne suis pas satisfait de toutes mes créations, j’estime la plupart réussies. Le projet Symbiose, lui aussi, est en évolution et questionnement permanent. C’est le principe même de toute structure réellement vivante, n’est-ce pas ?

Encore merci à toutes les personnes ayant rendu ce séjour possible, qui se reconnaîtront, ou que j’ai croisé sur l’île d’une façon ou d’une autre. Et pour ceux qui découvrent, j’espère que cela vous aura convaincu d’aller faire un tour sur l’île et à l’Héliotel. Allez goûter de ma part « la Trop' » blonde et ambrée en regardant la mer et dites-m’en des nouvelles !

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