Suite de mon récit de séjour estival, vous contant mes aventures de l’été 2024 orientées body-painting & photographie…
Premier séjour Bélézyen
Me voici donc au camping naturiste de Bélézy. La résidence bat son plein : de un à trois body-shootings par jour, jusqu’à un record de quatre ! Et encore, tout le monde ne put passer.
(Je ne compte pas, bien sûr, les petits dessins en passant pour faire plaisir aux plus jeunes).
Désormais, chaque matin le même rituel. Lève-tôt comme de coutume, à contre-courant des vacanciers, je m’installe à la terrasse du Mas (se prononce « masse »), splendide demeure typique de la région dont j’adore l’architecture.
– Parenthèse : TOUT est ainsi dans le coin, Bédoin notamment, dédale de rues alambiquées et de maisons traditionnelles. –
Devant le Mas donc, profitant d’une des seules zones « Internet friendly », j’œuvre à mes diverses tâches sur mon PC portable, dont, cela va de soi, le Projet Symbiose. Scanner les feuilles d’autorisation signées, envoyer les photos aux modèles de la veille, faire une sélection du dernier shooting, retravailler certaines photos, tester l’appareil…
Du matériel… en demi-teinte
Rien à faire, la technique photo me donne bien des sueurs froides. Technique ou non, on est bien vite limité par les capacités de ce Lumix FZ 300 : je regrette de ne pas avoir acheté plus conséquent ! Dès la rentrée je me promets de le revendre et d’adopter un matériel de gamme nettement supérieure. Et surtout acquérir bien davantage de connaissances.
Les clichés seront nombreux et beaux, encore un peu trop amateurs… pour cette fois. Patience, une forte (r)évolution est imminente ! Même si vous n’en verrez pas tout de suite les résultats ici… tant de choses resteront à diffuser avant.
L’après-midi, je suis sous les platanes à mon stand body-painting.
Ne pas se presser, prendre le temps de faire de l’art, de belles choses… Et tout faire de façon ostentatoire ! Marcher avec l’appareil en bandoulière ; placer la table de massage (pour body-painter) de façon bien visible ; accrocher des photos vers les lieux de passage… Tout pour officialiser ma présence et normaliser une démarche qui surprend souvent par sa singularité. Et bien sûr que l’on saisisse au premier coup d’œil que ce photographe n’a rien de louche.
(Cette fois-ci, je ne ferai plus la compta de ma classique tirelire improvisée en carton. Chacun donne si il veut, ce qu’il veut et advienne que pourra. De toute manière, mes frais seront une fois de plus largement remboursés. Projet Symbiose, l’activité pas si bénéficiaire… mais jamais déficitaire).
Préparer les dessins…
Armé de mes Poscas, je me laisse moins aller à l’improvisation. Je réfléchis à la forme du corps, étudie ma myriade de motifs non encore « exploités », vois de quelle façon tourner cela… Couleur de peau, taille, morphologie, inspiration, monochrome ou multicolore, quelles parties du corps, une personne ou plusieurs… Une foule de possibilités s’entrechoquent, un chemin pris correspondant toujours à cent rejetés. Après le choix final, une bonne part d’intuition m’accompagne lors de la réalisation. Mélange d’anticipation et d’instant présent…
Ces réflexions artistiques me permettent de dessiner les corps encore plus sereinement. Cet été est une remise en questions, allais-je me lasser de ces expérimentations ? Non, la magie est de retour. Plus encore à Bélézy, lieu exceptionnel où l’art est à tous les étages.
A chaque nouvelle personne intéressée, nouveau défi. Tester des spots inédits, un assemblage de couleurs, gérer une personnalité, un timing. Jamais deux fois le même dessin, jamais deux fois la même expérience.
Comme toujours au cours de la séance, vérifier que tout est bon pour le modèle, qu’il n’en a pas marre, que telle pose demandée n’est pas un souci, que ses propres idées sont les bienvenues… La photo n’est pas tout : l’ensemble de l’expérience doit être harmonieuse pour chacune et chacun.
Au-delà de l’art
Me concernant, un séjour body-painting / shooting va toujours au-delà des seules cessions artistiques : c’est du développement personnel à part entière. Certains d’entre-vous le savent, l’art est chez moi une accroche, un point d’ancrage me permettant de m’intégrer, sociabiliser. Sans cet appui j’ai tendance à ne pas savoir communiquer, ni comment aller vers les autres… Tout devient plus simple par la pratique artistique ! La simple présence du stand attire les personnes les plus sensibles et ouvertes.
Avec cette béquille j’ai de l’assurance, me sens mieux, bien, à mon aise. Ainsi, j’échange avec de nombreuses personnes, que ce soit à la piscine, au sauna, au cours de mes sessions… et avec l’équipe (Coco, les malheurs de Sophie à cause des jeunes qui ne rangent rien, Aubryan l’ange-gardien Bélézyen du projet, Colette la gardienne des lieux, Oscar, Arthur, Anis, Kevin, mais aussi différents vacanciers, body-paintés ou non).
Nous sommes ainsi au cœur d’un « tout », un cercle vertueux où une chose en entraîne une autre. – Ce serait peut-être un séjour plus palpitant à conter s’il s’était passé des catastrophes, mais voilà quand tout se déroule bien que voulez-vous, j’en fais état et ne m’en plains guère.
Activités Bélézyennes
Mes horaires de body sont les mêmes que les autres activités. D’autant que je déborde souvent ! J’aurais voulu suivre l’atelier de croquis, sculpture, jeux de plateaux… entre autres. Ce qui s’avère délicat.
(L’activité la plus prisée fut l’après-midi Loto. Incroyable mais vrai, je n’ai croisé aucun participant n’ayant rien gagné).
J’expérimente toutefois des jeux en bois très bien conçus, apprends les règles des dames chinoises, tente de me remettre au slackline, donne une petite animation au « Royaume » (club des 7-12 ans), une autre au mini-club (3-6 ans). Je leur enseigne quelques astuces de lettrage, on se body-painte les bras, je présente deux-trois petits tours de magie…
Des temps anciens aux temps nouveaux
Ici comme ailleurs (plus encore ici qu’ailleurs ?) les générations se suivent. Des grands-parents ont découvert ces hectares dans leur enfance et emmènent désormais leurs petits-enfants. Voire arrières. J’interroge un peu nos « anciens ». Comme souvent, nostalgie.
Le naturisme d’aujourd’hui serait moins authentique et respecté qu’autrefois, on se saluerait moins lorsqu’on se croise, il y aurait davantage d’incivilités… Je questionne aussi quelques enfants. De nouveau, chez certains, cette impression que le naturisme n’est pas un sujet pour eux : si c’est exigé ils l’acceptent, s’il faut un maillot ça change peu de choses. Fort contraste avec l’avis général des « grands », venant avant tout pour le bien-être offert par ce loisir.
Et CapFun dans tout cela ?
Je ne doute pas qu’on me questionnera au sujet de la société ayant racheté le lieu. On retrouve les petites marques de fabrique CapFuniennes… Le « château de pirates » aquatique, les jeux surélevés inspirés des accrobranches… J’aurais connu cela enfant, j’aurais sans doute beaucoup aimé. Voir les jeunes s’y amuser autant fait plaisir. Et pour qui trouve que la structure jaune à côté de la piscine ne fait pas naturelle, je dirais qu’une piscine est construction tout aussi artificielle.
Une inquiétude de certains vacanciers se situe au niveau monétaire. Le camping (unique domaine naturiste 5 étoiles de France) restera-t-il authentique après plus d’un demi-siècle d’existence, ou s’orientera-t-il vers le tout mercantile ? Un sujet qui n’est pas nouveau, ici comme ailleurs. Je ne pense pas avoir de réponse, ni d’opinion bien tranchée. Hébergé et nourri par les domaines, je vois les évènements de loin. Je reconnais sans peine que certains tarifs représentent un investissement toujours plus conséquent.
Mais… qui de l’œuf ou de la poule… Toujours la même histoire. Le client d’aujourd’hui est en recherche de confort, d’infrastructures, parfois d’un certain luxe. Celui d’hier se douchait à l’eau froide et installait sans broncher une lourde tente prenant une heure à monter. Le « militant » a ouvert la voie, puis fut remplacé par le résidentiel.
– En attendant, la suite du séjour me prépare quelques surprises… agréables ou non. –
A suivre…
Bonjour, bel article que celui là. Malheureusement j’ai une vision totalement différente de ce camping, pour lequel j’aurai pu travailler et de la competence de son personnel. Peut être que j’y retournerai mais pas avant 10 ou 15 ans ( temps qu’il m’a fallu pour cet échec de la première fois).
chaque expérience peut être très différente, même si j’ai vu beaucoup de gens aimant beaucoup ce lieu. Mais qu’as-tu vécu de négatif, plus précisément ?
Je voulais travailler un été et j’avais été accepté chez eux malheureusement la fiche poste ne correspondait pas exactement à ce qu’il avait été annoncé du coup ne sachant faire ce travail j’ai dû rebrousser chemin. Mais bon je le prends positivement.
J’ai aussi pu dans ce court aller retour rencontrer Gigi la Girafe personnage incarné par Aubryan dans un camping où nous avons tout deux travailler à quelques années d’écart.
Entendu, merci pour la précision. Bon je n’ai pas les détails, je ne vais pas juger de quoi que ce soit 🙂